Pourquoi avons-nous des biais cognitifs ?
Les biais cognitifs distordent régulièrement notre jugement au travail. Ils nous font prendre des décisions hâtives basées sur une logique erronée ou encore mésinterpréter une information. Mais s’ils sont si nocifs, pourquoi avons-nous des biais cognitifs ?
Les biais cognitifs : de quoi parle-t-on ?
On parle de biais cognitif pour parler d’un schéma de pensée faussé qui nous semble pourtant logique. Mécanisme inconscient, les biais cognitifs agissent comme des filtres pour valider ce qui va dans notre sens. Ils ont donc particulièrement tendance à nous influencer au travail, notamment lorsque nous devons gérer une grande quantité d’informations et que le temps de réflexion nous manque.
Il s’agit finalement d’un jugement, parfois irrationnel ou altéré, sur lequel nous nous basons pour prendre des décisions. Cela peut donc desservir l’entreprise, par exemple lors d’une décision d’embauche ou dans la gestion d’une situation urgente. Voici quelques exemples de biais cognitifs qui affectent notre travail :
- Le statu quo. Il s’agit de s’enfermer dans ce qui nous est familier plutôt que de tester la nouveauté. Ce biais freine l’innovation et la créativité au travail ;
- Le décalage empathique. Ce biais joue sur notre empathie envers nos collègues. Lorsque nous ne ressentons pas les mêmes émotions (colère, joie, etc) que nos collaborateurs/collaboratrices, nous avons en effet tendance à avoir moins d’empathie. Cela ne favorise pas l’ambiance de travail.
- L’effet de conformisme. Avez-vous déjà assisté à une réunion où tous les membres sont étrangement d’accord ? En effet, lorsqu’elles font partie d’un groupe, les personnes impliquées ont tendance à se ranger du côté de la majorité pour ne pas faire de vague ou pour éviter le conflit. L’effet de conformisme tend à empêcher la discussion et l’innovation en nous faisant choisir une voie sûre et connue.
Alors si les biais cognitifs desservent tant notre travail, pourquoi notre cerveau y a-t-il recours ? À quoi les biais cognitifs nous servent-ils ?
Pourquoi notre cerveau a-t-il recours aux biais cognitifs ?
Si nous comprenons aujourd’hui que de nombreux biais cognitifs entrent en jeu lors de nos prises de décisions, il est également important de comprendre que notre cerveau cherche en fait des raccourcis. Les biais cognitifs sont là, entre autres raisons, pour :
Accélérer la prise de décisions
Nous avons tendance à faire des raccourcis pour prendre des décisions plus rapidement. Pour cela, nous pouvons nous baser sur des préjugés, sur ce qui nous est familier, ou encore sur la protection de notre égo. Mais bien sûr, les réflexes de ce genre donnent rarement des résultats positifs et tendent à nous faire prendre des décisions qui ne sont ni éclairées, ni efficaces.
Ce schéma de pensée lié à la rapidité de traitement de l’information pourrait souvent bénéficier d’un certain recul. Prendre du temps pour mieux recruter, mieux gérer une situation, mieux communiquer est finalement au bénéfice de tous et toutes. Déconstruire les biais cognitifs présents dans votre entreprise peut servir de socle solide pour reconstruire une organisation plus performante, plus innovante et où il fait bon travailler.
Trier la quantité d’informations
Trop d’informations et trop peu de temps pour les traiter. Il s’agit du contexte idéal pour que les biais cognitifs prennent le relais de la rationalité. Notre cerveau va donc décider de trier les informations qu’il va comprendre et conserver. Par exemple, à la suite d’un énième entretien d’embauche le même jour ou après une longue réunion, on aura la fâcheuse tendance à entendre et sélectionner seulement les informations qui confirment nos croyances, au détriment de celles qui vont à leur encontre.
Créer du sens
Les biais cognitifs nous servent à créer du sens à partir des informations, ou du manque d’informations, dont nous disposons. Pour combler les flous et nous rassurer, notre inconscient se base sur une déviation de notre jugement. Le biais de croyance en est un bon exemple : il nous fait ignorer une erreur de logique si sa conclusion confirme nos croyances.