Le management de la différence est une problématique contemporaine quasi-omniprésente au sein des entreprises. La mondialisation étant toujours plus d’actualité, il n’est pas rare d’intégrer de nouveaux venu issus de l’expatriation au sein de nos équipes de travail. Cette multiplication des origines, valeurs et cultures au sein des entreprises est une chance inouïe pour nous permettre d’agrandir nos points de vue, philosophies et manières de travailler. En effet, toutes les cultures possèdent des philosophies de travail, de relations inter-personnelles et de productivité différentes. L’arrivée d’un salarié étranger est ainsi une excellente opportunité de trouver des solutions novatrices aux problématiques d’un service ou d’une entreprise.

L’enjeu du management de la différence est donc de permettre à tous de travailler de manière unie et solidaire. Il ne s’agit évidement pas d’effacer les différences culturelles ou autres, mais de les exploiter au mieux tout en assurant une intégration sereine de tous au sein de l’entreprise. Ces différences culturelles doivent être vues comme des leviers de performance et non comme des freins.

La multiculturalité au sein des entreprises pose toutefois plusieurs problématiques, car les différences culturelles rendent parfois le dialogue complexe. En effet, la barrière de la langue est loin d’être le seul obstacle à une communication efficace. Voici des pistes d’approche pour réussir au mieux cette précieuse collaboration.

Appréhender les différences culturelles

Avant-même de tenter de comprendre la culture des autres, il est indispensable de réaliser quelles sont les composantes de notre propre culture. Comment imaginons-nous les rapports à la hiérarchie ? Comment appréhendons-nous notre rapport aux autres ? Comment définirions-nous le cadre de travail idéal ? S’interroger sur ses propres valeurs et philosophie de travail est un premier pas dans la compréhension des autres.

Nous pourrions prendre l’exemple de la politesse, qui s’exprime de manières très différentes selon les cultures. En Allemagne, il est indispensable d’être ponctuel et de respecter les règles établies, de serrer la main de son interlocuteur pour le saluer et la rigueur au travail est toujours de mise. En Inde, il est recommandé de sourire en toutes circonstances, même en cas de désaccord, et le signe « non » de la tête signifie « oui ». En Russie, bien au contraire, il est recommandé de ne pas sourire à ses interlocuteurs : les Russes sont reconnus pour être extrêmement sincères et francs, les règles de politesse d’usage en France ne s’y appliquent absolument pas, au risque de passer pour quelqu’un d’hypocrite. Enfin, en Chine, il est vivement conseillé de ne pas toucher vos interlocuteurs et de ne jamais contredire votre supérieur hiérarchique en public, même si ce dernier a tord. Il est également d’usage de rester très tard au travail et de ne jamais quitter le bureau avant son N+1.

Il est donc indispensable de reconnaître que notre manière d’appréhender le monde du travail, la hiérarchie ainsi que les relations interprofessionnelles peut être perçu comme totalement ahurissante dans d’autres pays. Il est également recommandé de s’interroger sur nos propres clichés et préjugés. Quelles sont nos à priori concernant certaines cultures différentes de la nôtre? Se remettre en question peut être un premier pas dans la compréhension de l’autre, qui lui-même possède ses propres préjugés quant à notre culture. Le management de la différence est ainsi un créateur de ponts entre les individus afin de garantir une meilleure cohésion de groupe à l’ensemble de l’entreprise.

Encourager la communication interne

Afin de mieux cerner les attentes et besoins de nos collaborateurs expatriés, il est important d’établir un entretien préalable avant leur arrivée dans l’entreprise. Ces derniers peuvent par exemple fournir sur demande une liste de leurs propres à-priori sur notre contexte culturel. Il est surtout important de rester ouvert à ses interrogations et à l’inciter à les exprimer.

De la même manière, il est conseillé de demander au salarié (étranger ou non), au bout d’une ou deux semaines de travail, de lister les 10 éléments qui l’ont le plus surpris dans son intégration à l’entreprise. Il est essentiel de comprendre les difficultés et étonnements auxquels font face ses salariés afin de pouvoir personnaliser leur intégration dans l’entreprise.

Enfin, il est recommandé de rappeler les valeurs et les normes au sein de l’entreprise : quelle vision de la ponctualité, le fonctionnement des pauses, des horaires de travail (flexibles ou fixes), l’importance ou non de la hiérarchie, etc. Donnez aux salariés étrangers le plus de clefs possibles pour leur permettre de comprendre leur contexte de travail. Préparez l’arrivée des salariés étrangers avec le reste de vos équipes. Organisez des réunions ou vous informerez vos collaborateurs de l’arrivée du nouveau salarié. Expliquez-leur les bases de son contexte culturel, surtout si celui-ci est très éloigné de celui qu’ils sont habitués à côtoyer. N’hésitez pas à mettre en avant le défi qu’être expatrié représente et proposez-leur d’être compréhensifs lors des premières semaines d’intégration, sans toutefois octroyer du favoritisme à l’égard du nouveau venu.

Tirez des leçons de vos erreurs

Point important à ne pas négliger : les erreurs sont humaines, donc n’oubliez pas de dédramatiser la situation en cas de malentendus. Si cela se produit, communiquez! Expliquez la situation à votre interlocuteur en lui donnant les clefs lui permettant de vous comprendre, jouez cartes sur table, ne laissez en aucun cas un non-dit s’installer. Mettez immédiatement les choses au clair avec ouverture d’esprit et bienveillance. Tirez les leçons de vos erreurs et n’hésitez pas à demander au salarié ce qu’il aurait attendu de vous lors de cette situation. Transformez les erreurs commises en opportunités de créer des liens avec les salariés étrangers, qui seront certainement touchés de votre motivation à les intégrer de la meilleure manière possible.