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Vous avez dit « sobriété énergétique en entreprise »?

La sobriété énergétique en entreprise, au sens où nous l’entendons ici, n’a pas une définition unique.

Le concept, qui a émergé dans des mouvements citoyens, est de plus en plus relayé. Et cela particulièrement dans le contexte actuel sous l’aspect de la sobriété énergétique.

La définition du GIEC est la suivante : « un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter la demande d’énergie, de matériaux, de terres et d’eau tout en assurant le bien-être de tous les êtres humains dans les limites de la planète » . Cela fait écho aux définitions souvent données du développement durable.

Si les consommations d’énergie et les émissions de carbone sont une porte d’entrée souvent empruntée pour aborder les enjeux de transition écologique d’une organisation, la sobriété va au-delà. Mais elle questionne l’ensemble des aspects de nos modes de vie, et donc de nos modèles économiques. Même notre conception du travail en fait partie. Nous pouvons parler de sobriété autour des déplacements, du temps de travail, des déchets, dans la gestion du temps, …

Le plan de sobriété énergétique de l’entreprise comme projet stratégique

La définition d’un plan de sobriété énergétique en entreprise est un projet stratégique, qui peut toucher à la fois les façons de travailler et le modèle d’affaire. Le plan s’articule autour d’enjeux qui sont propres à chacune.

Un questionnement autour des aspirations que ce projet vient servir permet de faire le lien avec la culture de l’organisation. Quel est le sens et le lien avec la vision de l’organisation ? Cette réflexion est essentielle pour poser les grandes orientations de la démarche.

Partager une vision commune des enjeux

La première étape est de s’assurer de disposer, au sein de l’organisation, d’un socle commun de connaissances sur les enjeux du développement durable. L’objectif sera que chacun.e puisse gagner en clarté et s’approprie une vision globale et stratégique du sujet. Cela passe par le fait déconstruire les représentations et de se donner des repères communs. 

Ce processus peut se faire par le biais d’ateliers de types fresques ou l’Atelier2tonnes. Nous trouvons notamment très inspirant de mener un atelier autour des 3 axes : sobriété/efficience, adaptation/résilience et régénération. Ces ateliers, menés en intelligence collective, viennent élargir les réflexions et mobilisent collectivement les équipes.

Être au clair : « Jusqu’où nous sommes prêts à aller ? »

Un plan de sobriété est un projet dimensionnant pour le quotidien professionnel de chacun. Surtout s’il est mené de manière ambitieuse !

Le sujet peut fortement faire écho à des réflexions personnelles sur des modes de vies, des valeurs personnelles ou des frustrations. Bien sûr, l’éco-anxiété est également un enjeu. Il devient essentiel de bien distinguer ce qui dépend de la stratégie de l’organisation et de son engagement personnel. Les deux axes peuvent ne pas être au même niveau d’engagement.

De plus, les décisions prises ont un impact fort pour chaque collaborateur.rice. Par exemple, lorsque le projet touche au temps ou rythme de travail, au confort matériel ou encore à la proportion de télétravail. Chaque action ne demande pas le même effort à chacun.e en fonction de son mode de vie et de ses contraintes personnelles.

Ainsi, une attention particulière devra être portée à affirmer clairement un parti pris sur « jusqu’où sommes nous prêts à aller ? » sur chacune des thématiques du projet. Dans l’idéal, ce parti pris sera décidé collectivement, et devra nécessairement être validé par la direction.

S’inspirer et se projeter autour d’un futur souhaitable

Un plan de sobriété est unique, sur-mesure pour chaque organisation. Pour autant, il s’agit d’une démarche nouvelle. S’inspirer dans une démarche d’ouverture et d’apprentissage nourrit la démarche.

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Le format « Learning expedition » démontre d’autres possibles de façon puissante. Ce parcours apprenant peut prendre la forme d’une visite d’un lieu ou la rencontre avec des leaders de la transition (des faiseurs, penseurs ou organisateurs). Pour coconstruire le futur souhaitable de son organisation, un temps d’apports complémentaires et des ateliers est nécessaire.

Le futur souhaitable peut émerger par exemple autour de la Fresque de la Renaissance Écologique qui projette l’organisation sur son territoire et au sein de son écosystème territorial.

Expérimenter collectivement pour passer de la réflexion à l’action

Nous y sommes confrontés au quotidien : la connaissance ne suffit pas pour agir. Trop souvent les entreprises se trouvent en position de faire des choix qui contreviennent à la protection de la biodiversité.

Nous savons que pour enclencher les actions sur le long terme, il est nécessaire d’expérimenter et de mener les projets de façon collective et inclusive. Cela peut se faire au travers :