L’intelligence artificielle n’est pas magique : au contraire, elle a même de bonnes raisons de faire des erreurs et d’échouer de temps en temps – et souvent ces raisons tiennent à sa conception même.

Les limites de l’IA

L’IA commet des erreurs apparemment absurdes pour plusieurs raisons :

  • Dépendante de ses données : Une IA apprend à partir des données qu’on lui fournit. Si ces données sont incomplètes, déséquilibrées ou biaisées, les décisions de l’IA seront tout aussi bancales. Par exemple, un algorithme de recrutement biaisé reflète souvent les préjugés présents dans le jeu de données d’entraînement (garbage in, garbage out).
  • Incapable de véritable bon sens : Ce qui nous paraît évident – qu’un vélo ne peut pas voler, qu’un éléphant rose est sans doute un jouet, etc. – ne l’est pas pour une IA. Elle ne dispose pas de la compréhension tacite du monde réel qui nous est naturelle. Dans un cas célèbre, un système de vision artificielle a confondu un autobus scolaire avec un canard géant dans un test. Une telle erreur montre qu’à l’extérieur de son domaine connu, l’IA peut donner des réponses hasardeuses.
  • Objectifs mal définis : Une IA optimise exactement ce qu’on lui demande d’optimiser. Si l’objectif est mal défini, elle peut trouver des solutions absurdes pour l’atteindre. Par exemple, demander à un programme de « réduire les accidents de voiture » sans autre précision pourrait lui faire conclure qu’il suffit d’interdire complètement la circulation ! (Absurde pour nous, efficace mathématiquement pour la machine.)

Ces exemples montrent que l’IA peut manquer de contexte, de discernement ou de bon sens, et produire ainsi des résultats contraires au sens commun. Le constat est clair : il faut des garde-fous humains pour prévenir ces dérives.

Boîte noire et bugs

Beaucoup d’algorithmes complexes fonctionnent comme des boîtes noires, même pour leurs concepteurs. On ne peut pas prévoir toutes les erreurs possibles à l’avance. Parfois, c’est un simple bug ou un cas non anticipé qui fait littéralement « bugger » l’IA. Le pire : grâce à son automatisation à grande échelle, un bug d’IA peut impacter beaucoup plus de monde. Beaucoup plus vite même qu’une erreur humaine isolée.

Mettre l’éthique et l’humain en première ligne

La meilleure parade contre la « stupidité artificielle », c’est encore l’intelligence humaine. C’est en particulier notre vigilance éthique et notre sens des responsabilités qui peuvent nous aider. Concrètement, cela signifie :

  • Superviser, toujours : Aucune IA, aussi performante soit-elle, ne devrait être livrée à elle-même sans contrôle humain. Que ce soit un algorithme en entreprise ou un assistant public, il faut toujours un humain dans la boucle. Par exemple, un médecin doit valider les diagnostics suggérés par une IA. Ou encore, un modérateur doit pouvoir intervenir si un chatbot dérape en ligne.
  • Tester et auditer : Avant de déployer une IA, on la teste rigoureusement, y compris sur des scénarios extrêmes ou inattendus. Des audits algorithmiques peuvent aider à déceler des biais ou des failles. De plus en plus d’équipes intègrent des experts en éthique ou en sciences sociales pour évaluer l’impact réel des modèles. Cette approche pluridisciplinaire limite le risque de mauvaises surprises.
  • Encadrer par des règles claires : Des lignes directrices éthiques et réglementaires voient le jour. On peut citer par exemple l’AI Act en Europe pour les IA à risques. Pour une organisation, cela signifie définir à l’avance ce qui est acceptable ou non. Pour donner quelques exemples : pas d’IA de recrutement sans contrôle anti-biais, pas de reconnaissance faciale intrusive sans consentement, etc.. Ces règles garantissent que la technologie n’avance pas plus vite que le bon sens.
  • Former et sensibiliser : Enfin, la formation des utilisateurs et des décideurs est cruciale. Quand les gens savent qu’une IA peut se tromper, ils restent vigilants. Former les équipes à repérer les erreurs de l’IA et à comprendre ses limites fait partie des bonnes pratiques pour éviter des décisions absurdes dictées par une confiance aveugle.

En somme, développer une culture de l’IA responsable est indispensable. Plutôt que de craindre que les machines deviennent plus intelligentes que nous, assurons-nous surtout qu’elles ne nous rendent pas… plus bêtes ! Cela passe par l’alliance de l’outil technologique avec notre sens critique, notre jugement et notre éthique humains.

Conclusion

Les IA sont puissantes, mais leur « bêtise » n’est jamais qu’un reflet de la nôtre dès lors qu’on les sort de leur cadre strict. En plaçant l’homme et l’éthique au cœur du processus – via supervision, formation et règles claires – on peut tirer le meilleur des IA sans tomber dans leurs pièges. Pour approfondir toutes ces questions et apprendre à encadrer l’IA de manière éthique et durable, participez à la formation Nicomak « Concilier IA et éthique » . Vous y repartirez avec des clés concrètes pour utiliser l’IA de façon responsable. Ne craignez pas l’IA : apprenez plutôt à la maîtriser intelligemment !