appliquer la taxonomie verte Crédit image : Photo de Vlada Karpovich sur Pexels, coupée par Nicomak

La taxonomie européenne est un sujet immanquable de ces deux dernières années. Comme de nombreuses entreprises françaises et européennes, vous êtes certainement face à une question centrale : faut-il appliquer la taxonomie verte ? On vous donne toutes les clés de compréhension dans cet article. 

À quoi sert la taxonomie verte ?

La taxonomie verte fait partie intégrante du Green Deal, ou Pacte Vert pour l’Europe, qui prévoit notamment d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. L’objectif de cette nouvelle réglementation est de tracer les flux d’argent investis par les entreprises et de les orienter vers des activités dites durables. En d’autres termes, elle permet de mesurer et rendre transparent l’engagement (ou manque d’engagement) et l’impact d’une entreprise ou d’un produit financier sur l’environnement.

Pour ce faire, la taxonomie européenne désigne une classification des activités économiques ayant un impact favorable. Ainsi, pour être considérée comme « durable », une activité doit notamment contribuer substantiellement à au moins un des six objectifs suivants. Ce faisant, il ne doit bien sûr pas causer de préjudice important aux autres objectifs de cette liste.

  • L’atténuation du changement climatique ;
  • L’adaptation au changement climatique ;
  • L’utilisation durable et la protection des ressources aquatiques et marines ;
  • La transition vers une économie circulaire ;
  • La maîtrise de la pollution ;
  • La protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes.

Les entreprises concernées par la taxonomie verte 

Encore peu présente dans le débat public, la taxonomie verte concernera la plupart des grandes entreprises et acteurs financiers d’ici peu, si ce n’est déjà le cas

  • Les entreprises de plus de 500 salariés déjà sujettes à l’obligation de reporting extra-financier. Elles devront indiquer concrètement la part de leur chiffre d’affaires, ainsi que celles de leurs investissements et de leurs dépenses d’exploitation, qui correspondent à des activités durables. 
  • Les acteurs des marchés financiers. Par exemple, les gestionnaires d’actifs, établissements bancaires, compagnies d’assurance et investisseurs institutionnels devront évaluer la part d’investissements verts dans leurs portefeuilles d’actifs, et préciser à leurs clients l’alignement ou non de leurs produits financiers sur la taxonomie verte.
  • L’Union Européenne et les États membres, lorsqu’ils mettent en place des mesures publiques, des normes ou des labels pour des produits financiers verts ou des obligations vertes (green bonds). 

Appliquer la taxonomie verte : un avantage pour les entreprises durables

N’est-ce pas frustrant d’être témoin du greenwashing parfois pratiqué, surtout lorsqu’on est soi-même une entreprise réellement engagée en faveur de l’environnement ? Et bien là est tout l’avantage de la taxonomie verte : elle permet de lutter contre le greenwashing en exigeant des rapports complets et précis. Cela veut également dire que cette initiative met en lumière les efforts réels des entreprises qui en font, en rendant leur engagement environnemental mesurable et vérifiable. Une vraie petite révolution, donc ! 

Alors, faut-il appliquer la taxonomie verte ? La réponse est oui. Que la loi vous oblige à le faire ou non, finalement. Car au-delà des enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux auxquels répond la taxonomie, elle peut être un véritable atout pour l’entreprise. Elle permet non seulement de mettre en valeur votre engagement existant, mais aussi de servir de guide et de fil rouge pour intégrer davantage la durabilité à tous les flux d’activités de l’organisation.