Petite voiture avec une fleur Crédit image : Nubia Navarro - image rognée par Nicomak / Licence Pexels

Entre hésitation et conviction

Historiquement abordée par les grands groupes, la RSE est désormais reconnue par l’ensemble des entreprises comme un mode de gouvernance réellement vertueux. Son adoption par les TPE, PME ou ETI est néanmoins assez récente et les regards portés sur le sujet sont très variés.

D’après une étude Bpifrance /Le Lab menée en mars 2018 auprès de 1 150 dirigeants, 50% des TPE, PME et ETI déclarent avoir entamé une démarche complète et 25 % la structurerait réellement.

Elles sont en revanche beaucoup plus nombreuses à entreprendre des actions concrètes en terme économiques, RH ou environnementaux qui font échos aux principes de la RSE. Elles n’en sont parfois pas loin, sans toujours le savoir… Pour peu qu’elles soient en cours de certification ISO (9001-14001), elles ont déjà un pied dans le process !  Et si elles sont engagées dans une démarche ISO 26000, la question ne se pose plus !

Les manques de connaissance, de temps et de moyens constituent des freins majeurs au développement des pratiques responsables. Doublés d’une méfiance vis à vis de travers administratifs éventuels et d’une sémantique parfois obscure et associée aux grands groupes, une forme de réticence a pu voir le jour.

Pourtant, le témoignage des PME qui s’engagent très concrètement et affirment que les retombées sont bénéfiques permet à la RSE de redorer son blason grâce aux faits : réduction des coûts, augmentation de la fidélité des salariés, meilleures relations avec les instances territoriales, réputation accrue et augmentation globale de la compétitivité ne laissent pas insensibles.

La RSE constitue entre autre une réponse à l’amélioration de la performance de l’entreprise et il existe sans doute autant de manière de la traiter qu’il y a de personnalités de dirigeants et de visions d’entreprise.
Sachant que 90% de notre tissu économique est constitué de TPE, PME et ETI, il reste ainsi une formidable marge de progression et de richesse d’expériences à partager.

La PME a une bonne échelle pour la mis en place d’une démarche RSE

Si les dirigeants estiment que leur première responsabilité est d’abord d’assurer la bonne santé économique de leur entreprise, il n’en demeure pas moins qu’ils jugent également important d’améliorer le bien-être des salariés, de créer de l’emploi et de s’impliquer plus largement dans le progrès de la société autour de valeurs en adéquation avec celles d’un Développement Durable.

Et si les PME pensent que la RSE est l’apanage des Grandes Entreprise, il se trouve que l’échelle des premières présentent des avantages que n’ont pas toujours les autres et notamment :

  • Des cycles de décision plus courts
  • Des insertions territoriales fortes
  • Une organisation fondée sur la proximité
  • Des interactions plus rapidement mesurables
  • Une taille permettant plus de souplesse
  • Une capacité à mobiliser ses équipes plus facilement

L’ensemble de ces facteurs constitue un terreau fertile à l’implémentation d’une démarche RSE.

Fort de ce constat, il n’en reste pas moins que la seule volonté du chef d’entreprise est déterminante. Selon leur degré de maturité et de conviction, les chefs d’entreprise n’entreprendront pas la démarche de la même façon. De l’actif au pro-actif, tel que le définissaient Saulquin et Schier en 2007, le chef d’entreprise peut percevoir la RSE comme une contrainte ou un levier stratégique. Sa vision managériale, son approche de la performance, sa capacité à s’approprier de nouveaux savoirs, à se remettre en question et à s’ouvrir à ses parties prenantes vont significativement orienter sa façon d’envisager la RSE.

Capitaliser sur les relais locaux pour développer sa RSE

En tenant compte de l’organisation de l’entreprise en tant que centre dont l’influence se propage dans des cercles de plus en plus grands (Browen-1953), les intégrer selon la priorité de leur rôle est indispensable à la construction d’une démarche RSE. Ces parties prenantes sont en constante interaction avec l’entreprise.

Compte tenue du fort ancrage territorial des TPE / PME et ETI, le déploiement de la RSE est une opportunité de le consolider encore plus en travaillant de paire avec des parties prenantes.

Et en amont, lorsque la PME décide de se lancer, l’entrepreneur isolé a tout intérêt de s’entourer de sa communauté.

Aujourd’hui, les régions, les chambres de commerce et autres acteurs institutionnels encouragent concrètement les démarches RSE dans le but de soutenir la compétitivité et le développement des entreprises en les aidant notamment à avoir un impact positif sur leurs territoires. Sensibilisation, accompagnement et coordinations permettent de dynamiser la démarche.

Les avancées entreprises par les uns finissent toujours par servir aux autres dans un cercle vertueux. Certaines démarches sont finalement initiées par mimétisme et renforcées par la mobilisation des structures. Les retours d’expériences sont l’occasion d’échanger et de créer des synergies très porteuses.

Et concrètement ? Comment s’y prendre ?

Même les plus petites PME peuvent s’y mettre car il n’est pas nécéssaire d’avoir des compétences internes spécialisées pour mener une stratégie RSE. Par ailleurs, le coût, en temps et en argent n’est pas nécessairement élevé et les améliorations concrètes peuvent apparaître assez rapidement.

En revanche, la motivation et la conviction du chef d’entreprise et de ses équipes sont primordiales.

S’approprier le concept et passer à l’action demande néanmoins une organisation précise. Il conviendra dans une phase préliminaire de diagnostic d’identifier les enjeux importants au regard de l’activité (critères économiques, sociétaux et de gouvernance) et de rassembler les parties prenantes concernées. Bien s’approprier la dynamique d’implication des parties prenantes est une étape indispensable. Elle permet notamment de remettre dans la course des acteurs avec lesquels les relations se résumeraient au stricte minimum alors qu’elles pourraient être très porteuses. Un des enjeux est aussi de réussir à les réunir autour d’intérêts qui ne sont pas toujours facilement conciliables.

Le travail commun et sa restitution sert de base à la définition de votre vision et des axes stratégiques auxquels vous adjoindrez des objectifs et des indicateurs à hiérarchiser. Vous pouvez pour cela considérer les référentiels en vigueur (ISO 26000…). L’aspect managérial de la RSE deviendra opérationnel avec la constitution d’équipe de pilotage pour co-construire et maintenir les objectifs par des actions concrètes. Vos référents RSE devront de leur coté garantir la démarche et la diffusion des messages auprès de l’ensemble des parties prenantes.

La définition des axes stratégiques, leurs objectifs et indicateurs nécessitera la tenue d’un tableau de bord laissant le choix des axes de progrès et des rythmes. Il ne doit pas être considéré trop contraignant et servira de base à un rapport annuel à remettre à l’ensemble des parties prenantes.

Rappelons que le cadre de la mise en place de la démarche RSE demande une structuration plus stricte à partir de 500 salariés, seuil auquel un reporting est obligatoire. Mais quelle que soit l’échelle de l’entreprise la réalisation d’un rapport permet de traduire ses engagements en terme de Responsabilité Sociétale et de connaître ses axes d’amélioration pour une meilleure performance.

Finalement, entre la prise de conscience des enjeux, l’excellence opérationnelle, et la recherche constante d’innovation, il faudra passer par différentes étapes de maturation. Mais aussi petite soit l’entreprise, le projet RSE constitue toujours un bénéfice.

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