Les recommandations pour améliorer l’accès à l’emploi des personnes handicapées
En parallèle de son premier rapport pour « sauver » le mode de financement de l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés remis le 17 janvier 2018, l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) s’est penchée sur une évaluation plus micro, celle du réseau Cap emploi. Livré en mai 2017, le rapport n’a été rendu public que le 5 février 2018.
Il formule trente et une recommandations pour améliorer l’accès à l’emploi des personnes handicapées, et imagine ainsi un nouveau schéma d’accompagnement des chômeurs handicapés.
Premier constat
Le taux de chômage des personnes en situation de handicap (18 %) reste près de deux fois plus élevé que celui de l’ensemble de la population. Et leur ancienneté dans le chômage plus importante. 57 % sont inscrits à PE depuis plus d’un an contre 46 %.
Le handicap mal pris en compte
Or, insiste l’Igas, « les caractéristiques des demandeurs d’emploi handicapés, nettement plus âgés et moins qualifiés que l’ensemble des demandeurs d’emploi, ne peuvent expliquer à elles seules cette situation. Le handicap apparaît comme un facteur déterminant ».
Deux types de publics semblent particulièrement vulnérables. Il y a, d’un côté, les personnes souffrant d’un handicap lourd et/ou complexe (handicap psychique, par exemple). Et, de l’autre, les personnes cumulant un handicap et d’autres freins (problème de santé, difficultés sociales).
L’Igas pointe les facteurs d’échec
- Cap Emploi, qui n’est toujours pas en mesure d’assumer l’accompagnement des situations de handicap les plus difficiles, et où son efficacité dans l’accompagnement reste difficile à mesurer : les taux de retour à l’emploi au bout d’un an des personnes handicapées, qu’elles soient suivies par un Cap emploi ou PE, sont similaires (24 % versus 23 %)
- Pole Emploi, qui n’oriente pas toujours les PSH en ciblant les situations prioritaires, rencontre un déficit d’expertise de certains handicaps, ou sa présence trop inégale du territoire, ou ses partenariats avec le secteur médico-social qui apparaissent peu développés…
Un schéma d’accompagnement vers l’emploi renforcé
Les Cap emploi – qui accompagnent 23 % des demandeurs d’emploi handicapés orientés par Pôle emploi (PE) – doivent se spécialiser dans la gestion des situations les plus complexes, à l’aide de la mutualisation d’expertises et du recours à des prestations externes mieux adaptées à certains types de handicap.
Pôle emploi de son côté, devra monter en compétence.
Les missions des référents « travailleurs handicapés » en agence doivent être confortées, et l’accès aux prestations de diagnostic et d’élaboration des projets professionnels de l’Agefiph et du FIPHFP simplifié…
Mobiliser la formation professionnelle et l’insertion par l’activité économique (IAE)
Cette réorganisation du service public doit s’accompagner d’une plus grande mobilisation des outils de la politique de l’emploi : la formation professionnelle et l’insertion par l’activité économique (IAE). Les PSH qui ne représentant que 5 % des embauchés dans des structures de l’IAE.
Rédactrice : Julie Préciat