Les sigles en SE se multiplient : RSE, HSEQSE, HSSE, QHSE…. Ils recouvrent souvent des notions communes ou proches. Mais comment les distinguer?

Une rapide définition de la QSE et de la HSE

Le sigle HSE signifie Hygiène, Sécurité, Environnement. ce type de management désigne la maîtrise des risques sur l’hygiène, la santé, la sécurité et l’environnement. Ces risques concernent les collaborateurs au premier chef, mais aussi les riverains, clients et partenaires de l’entreprise.

Le management QSE, Qualité, Sécurité, Environnement ajoute à la HSE une dimension performance globale.

Selon la grille de lecture, les deux objectifs divergent ou se recoupent. La HSE peut clairement être vue comme partie intégrante de la QSE, et non l’inverse.

Divergences et points communs entre HSE et QSE

La normalisation

La première divergence, forte en termes de méthodologie, est la normalisation. La HSE, relativement ancienne, s’appuie sur des normes relativement précises. Historiquement la norme britannique OHSAS 18001 s’est imposée comme standard de fait, et devrait être recouverte par ISO 45001 pour Hygiène et Sécurité, et ISO 14001 pour l’environnement. La QSE ajoute l’ISO 9001 pour la démarche qualité, qui contient mais dépasse largement le spectre HSE.

Il en découle qu’une certification volontaire peut être entreprise en matière de HSE, et plus complète en matière de QSE. La démarche qualité appliquée à la HSE augmente la confiance qu’on pourra avoir à l’extérieur comme à l’intérieur sur son adéquation.

Approche seuil réglementaire ou impact systémique

La divergence la plus profonde concerne l’approche des problèmes. Lorsqu’on parle management HSE, on parle gestion des risques, pratiquée depuis longtemps dans les paradigmes déterministes des grandes entreprises et organisations. Chaque process et chaque poste de travail pouvaient donner lieu à une analyse de risques dont les juges de paix étaient les normes et règlements. Peu importaient au fond les jugements de valeur sur les cas analysés. Ce volet réglementaire perdurera, mais s’accoutumera de plus en plus difficilement des nouvelles formes d’entreprises flexibles.

Le management QSE traite également la performance, au sens d’atteindre les résultats définis et attendus. La contrainte réglementaire entre de fait dans les sujets et objets de l’assurance qualité. La QSE impose quasiment de facto un système de management intégré, alors que stricto sensu, la HSE pourrait être traitée isolément.

Un domaine HSE commun

Tout le spectre HSE est commun à la QSE. La démarche HSE s’ancrait dans le social au sens des combats pour les conditions de travail. Le risque sur l’environnement peut s’analyser comme un diptyque Société/Entreprise.

La QSE ne se définit pas comme réglementaire ou éthique, mais comme aptitude au besoin. Le besoin intègre par nature les contraintes réglementaires HSE, et peut les dépasser pour intégrer d’autres objectifs. La lutte contre les maladies, les accidents du travail, les risques psychosociaux et la pollution entrent dans un paradigme Qualité qui se veut de plus en plus global.

Une transversalité partagée mais non symétrique

HSE et QSE mobilisent chacune des compétences transversales. Ce sont théoriquement les mêmes sur l’hygiène, la sécurité et l’environnement.La compétence HSE, précise et pointue, demeurera souvent une expertise spécifique d’analyse de risques et de connaissances réglementaire.

Dans les deux cas, l’expert qualité et l’expert HSE se trouvent tous deux amenés à exercer leur art dans des contextes spécifiques aux métiers de l’entreprise. Les conséquences peuvent s’avérer différentes pour chacun. L’expert HSE prendra les caractéristiques du métier de l’entreprise, ses conceptions, ses productions, comme autant de contraintes externes à son domaine. Il fera avec, devenant lui-même contrainte pour ses collègues. Cette dualité n’est pas toujours positive. Elle peut être sclérosante. C’est pourquoi il faut parler de management des risques.

Le qualiticien voit les contraintes comme un système. Son rôle est de s’assurer que toutes sont convenablement couvertes. Il devient médiateur, alors que son rôle historique était plutôt assimilé au seul contrôle. On comprend qu’associer la HSE à la qualité est un atout. Elle favorise une intégration dans le sens des valeurs de l’entreprise, et peut faire bouger les lignes HSE dans un objectif de bien-être au travail.

Un système de management intégré

L’association HSE et QSE est pleine d’opportunités. Si en plus l’entreprise, au travers de ses dirigeants et du souhait de tous, opte pour une responsabilité sociétale et environnementale, le management de la qualité est chargé de s’assurer que tous les éléments spécifiés seront pris en compte avec succès. Atteindre cet objectif implique que le management intègre toutes ces dimensions sans perdre de vue la réussite économique. L’ISO9001 préconise l’amélioration continue, selon un cercle vertueux de type « roue de Deming », et une implication du personnel. Cette implication est plus facile à obtenir lorsqu’on s’intéresse à leur santé et leur sécurité. Comme la dimension qualité du management QSE s’intéresse à l’atteinte des résultats attendus, elle garantira aussi, c’est un rôle premier, un équilibre économique global.