Transition des territoires et quartiers populaires Crédit image : Photo de Li-An Lim sur Unsplash, coupée par Nicomak

Il est aujourd’hui essentiel de construire des politiques de territoire qui allient enjeux écologiques et enjeux des parties prenantes. Bien placés pour connaître les réalités du terrain, les habitant.e.s doivent pour cela être au cœur du changement. Dans cet article, on s’intéresse à la transition des territoires dans les quartiers populaires. L’occasion de faire un focus sur Banlieues Climat, le projet qui chamboule tout en matière de réappropriation des sujets environnementaux par les jeunes des quartiers populaires.

Transition des territoires et quartiers populaires 

Partout en France émergent les défis de la planification territoriale et de la transition écologique. Les politiques publiques de chaque territoire doivent aujourd’hui se demander :

  • Comment développer les infrastructures, l’économie locale et l’accès aux services essentiels
  • Comment protéger le patrimoine naturel et culturel ?
  • Comment renforcer la cohésion sociale ?

En effet, cette démarche correspond au 17 objectifs de développement durable et à l’agenda 2030. Ce dernier porte l’ambition d’éradiquer les inégalités en assurant la transition écologique et solidaire du monde à l’horizon 2030. Et ça, ça passe notamment par la limitation de l’étalement des villes, le renforcement de l’offre de transports et d’infrastructures durables, un meilleur accès aux services de base, la préservation et restauration de la biodiversité, et bien d’autres actions.

Mais alors quid des quartiers populaires ? Les habitants de ces quartiers périphériques sont parmi les plus touchés par les dérèglements climatiques. Et ce n’est pas un hasard. Les banlieues concentrent des usines et autres lieux de production d’émissions toxiques, comme les autoroutes, incinérateurs de déchets, etc… Elles sont également plus touchées par la précarité énergétique, les pics de chaleur, les problèmes de santé liés à la pollution de l’air, etc…

Banlieue Climat : les jeunes des quartiers populaires se réapproprient le sujet des changements climatiques

Féris Barkat, co-fondateur de Banlieues Climat, témoigne de ce qui freine les habitant.e.s des quartiers populaire à s’engager pour le climat. “Il y a un problème d’identification avec ceux qui incarnent le sujet écologique et un problème dans la façon dont il est abordé, sous l’angle de la surconsommation, ce qui ne fait pas sens dans certains milieux. Dans le discours dominant, la définition de l’action écologique passe forcément par la baisse de la consommation, la baisse des voyages en avion etc… mais on ne peut pas parler de sobriété à quelqu’un qui n’a rien, on ne peut pas lui demander de réduire ce qu’il n’a pas.” 

Banlieues Climat anime ainsi des ateliers auprès des 16-25 ans de différentes banlieues et prévoit d’autres mobilisations. L’organisation souhaite rendre accessible l’engagement, l’éducation et l’information sur les enjeux du développement durable auprès des habitants des banlieues. Ici, « Banlieue » s’entend comme les quartiers populaires mais aussi les zones rurales. Avec l’ambition de créer la nouvelle génération de leaders de l’environnement, Banlieues Climat facilite l’accès à un contenu scientifique et à des connaissances solides quant aux enjeux climatiques, et montre aux jeunes qu’ils sont légitimes de s’intéresser à ces sujets. Pour cela, Féris Barkat axe son discours sur les réalités immédiates des quartiers concernés : les conséquences des changements climatiques sur la santé, le vivre-mieux, l’adaptation aux changements, le manque d’espaces verts dans les banlieues ou l’importance de la rénovation énergétique.

Transition des territoires et quartiers populaires : on est plus fort.e.s toutes et tous ensemble !