Deux notions sœurs

Courants de pensées, mouvements et événements fondateurs ont façonné depuis plus de cinquante ans ce qui allait faire émerger le concept de Développement Durable, tout comme celui de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises).

Initialement envisagé sous le prisme social, la RSE avait pour fonction de compenser l’absence d’un état providence constaté dans de nombreux pays, et notamment aux Etats-Unis. Aujourd’hui,les deux notions se sont bien rapprochées tant leurs objectifs se rejoignaient dans la volonté de réduire l’impact de tous et chacun sur l’équilibre social, économique et environnemental de notre société. La RSE devenait une déclinaison du Développement Durable à l’échelle de l’entreprise privée quand celui-ci embrassait l’ensemble de la société civile, tout comme les gouvernements, les ONG, les organisations publiques et privées.

Les deux notions ont ainsi grandi l’une et l’autre autour d’une critique de notre modèle économique responsable de catastrophes écologiques et sociales contre lesquelles nos organisations ont décidé de se lever.

Historiquement, les deux ont fortement été relayées par des initiatives onusiennes ou proches (OCDE, OIT, PNUD, UNESCO…) leur donnant une dimension internationale dont le ciment culturel était néanmoins initialement teinté d’une pensée anglo-américaine. L’Union Européenne s’est joint à cette ambition globale jusqu’à contribuer directement aujourd’hui à ses lignes directrices.

Même si les semences ont été plantées il y a de nombreuses années, force est de constater que ce n’est qu’à partir des années 90, que le Grand Public s’est véritablement emparé du sujet Développement Durable et que les entreprises, pour les plus grandes, en ont fait de même avec la RSE.

Parce que l’entreprise ne dispose pas d’une paroi étanche qui l’isolerait du dehors, elle porte en elle une responsabilité vis-à-vis de ses parties prenantes en impactant les dimensions sociales, économiques et environnementales de notre société, piliers du Développement Durable avec lesquelles elle interagit quotidiennement.

RSE : une opportunité vertueuse de participer au changement

Véritable bras opérationnel du Développement Durable dans l’entreprise, la démarche RSE contribue ainsi concrètement à ses principes.

Elle a cette vertu de questionner l’entreprise dans sa globalité, dans son rapport à l’environnement et aux autres ; elle appelle à une adaptation perpétuelle aux problématiques d’un monde qui change. En cela, elle est stratégique pour le développement global de l’entreprise et la construction de sa chaîne de valeurs.

On a beaucoup associé la RSE à la protection de l’environnement, l’impact environnemental des entreprises étant souvent pointé du doigt. Mais elle est aujourd’hui présente dans tous les domaines ; économique, social, culturel, éducatif… Son implication est finalement devenue très transverse, lui conférant un rôle à part entière dans le progrès pérenne de la société.

Chaque entreprise a ainsi l’opportunité de contribuer à son échelle à la construction d’un modèle plus vertueux, de le promouvoir et de partager ses innovations en la matière. Elle peut par ailleurs tirer bénéfice de la visibilité de son engagement.

Un levier de performance et d’innovation

Si le déploiement d’une politique RSE efficiente permet à minima de se prémunir de ses impacts négatifs, elle rend possible la construction d’un modèle selon une échelle de valeurs qui permettra forcément d’anticiper des opportunités. Lorsque l’on met la stratégie de l’entreprise en phase avec les standards du développement durable, le changement induit est l’occasion d’innover. L’innovation peut être managériale ou organisationnelle mais certaines entreprises sont allées jusqu’à se réinventer ou faire pivoter leur business model ! Ce changement radical est bien entendu plus facile pour une PME que pour une Grande Entreprise.

Rappelons, pour les entreprises de plus de 500 salariés, que le reporting RSE, devenu reporting extra financier (Déclaration de Performance Extra-financière), fait entièrement partie du rapport de gestion et que de ce fait, la démarche Développement Durable de l’entreprise est désormais intimement liée à sa performance globale. Notons que ce changement est d’autant pertinent et cohérent qu’il permet de réunir des rapports jusqu’ici rendus indépendamment alors que la définition du Développement Durable imbrique précisément les trois piliers. Le rapport intégré met précisément en lumière l’impact économique des actions sociales et environnementales !

RSE et Développement Durable s’enrichissent continuellement de nouvelles pratiques et de nouvelles connaissances. Les intégrer à sa stratégie d’entreprise c’est faire le choix de se remettre en cause.

La question de l’état d’esprit des porteurs du projet RSE dans l’entreprise est capitale. La conviction de l’aspect « gagnant-gagnant » est un préalable nécessaire pour mener à bien sa démarche. L’optimisme constitue aussi un bon ingrédient à son succès. La capacité de mobiliser l’est tout autant !

L’opportunité de co-construire avec ses parties prenantes

La mise en œuvre de la démarche RSE repose sur une démarche de performance globale qui requiert une très forte implication managériale et un engagement au quotidien. Elle est aussi l’opportunité de moderniser sa gouvernance.

On peut tirer profit de la démarche RSE sur le plan managérial en impliquant ses collaborateurs. Pour cela, ils doivent être convaincus de son bien fondé et de l’intérêt de son déploiement dans l’intérêt général.

Par ailleurs, en terme de Marque Employeur, le travail autour de la RSE permet de fidéliser ses collaborateurs autour de projets partagés et engagés. La notion de sens dans le travail est de plus en plus plébiscitée par les salariés et surtout par les plus jeunes d’entre eux !

La construction et la vie de la RSE dans l’entreprise est une formidable occasion de dialoguer avec ses parties prenantes, de les impliquer directement grâce un espace de dialogue propice à une écoute active. Les parties prenantes ouvrent les angles de vue et de fait, les axes d’amélioration auxquelles on n’aurait peut-être pas pensé seul.

Le consommateur : un promoteur actif de la RSE des entreprises

Enfin, que ce soit dans ses relations BtoB ou BtoC, la démarche RSE est devenue un levier de décision à part entière dans le cycle d’achat. Les dimensions d’éthique et de responsabilité sont considérées avec attention.

Aux yeux d’un consommateur responsable, la mission de l’entreprise ne se réduit pas à engranger des bénéfices mais à participer aussi à l’intérêt commun. L’écoute des clients est indispensable à la définition de ses services ou de ses produits. Les clients ou les fournisseurs interagissent finalement très concrètement avec l’ambition d’amélioration de l’entreprise.

La déclinaison des principes du Développement Durable dans l’entreprise est pour le coup très concrètement liée à la performance économique !  Et celles qui ne seraient pas vertueuses peuvent subir de sévères revers de fortune allant jusqu’à des campagnes de boycott.

Les discours ne suffisent pas et les consommateurs, septiques, dénoncent les ressorts purement marketing de la chose lorsque le manque de transparence ou d’honnêteté est manifeste. Le greenwashing est dénoncé et les réseaux sociaux s’en font un relais très efficace. La négligence des enjeux de RSE peut coûter très cher en réputation.

On voit tout l’intérêt de bien dérouler les principes du Développement Durable dans l’entreprise avec une démarche RSE véritablement responsable. Limiter les risques certes, mais aller plus loin en s’engageant en toute transparence pour un impact positif.

Le seul objectif de profit ne saurait être un but en soi, il déboucherait sur une perte de sens qui concourrait vraisemblablement à moyen terme à la perte de l’entreprise elle-même.

Ce sujet vous intéresse ? Venez nous rejoindre à notre atelier découverte « le développement durable dans toutes les entreprises » le 12/04/19 à Lyon !