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Avec la publication de la nouvelle norme ISO 45001 : 2018 sur les systèmes de management de la santé et sécurité au travail, il est intéressant de prendre un peu de recul sur les nouvelles exigences des normes ISO apportées par la structure HLS (High Level Structure). L’objectif est de retirer des bonnes pratiques des systèmes de management de la qualité et de l’environnement qui ont transités à partir de 2015 vers de nouvelles versions de normes ISO 9001 et ISO 14001. Ce retour d’expérience permettra de transiter ou mettre en place l’ISO 45001 version 2018 plus sereinement.

L’ISO 45001, la 1ère norme ISO sur la santé et sécurité au travail.

L’organisation internationale de normalisation (ISO) vient de publier une nouvelle norme relative aux systèmes de management de la santé et de la sécurité au travail.

Quels enjeux ?

Cette nouvelle norme ISO est destinée à être utilisée par n’importe quel organisme, quelle que soit sa taille ou la nature de son activité, et permet d’intégrer d’autres aspects de santé et de sécurité, tels que le bien-être et la qualité de vie au travail.

L’enjeu de cette nouvelle norme est d’aider les entreprises à fournir un lieu de travail sûr et sain pour les salariés et les autres personnes travaillant sous sa responsabilité, prévenir les accidents, les blessures et les problèmes de santé et améliorer continuellement la santé et sécurité au travail.

Et cet enjeu est de taille quand on reprend les résultats du dernier rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) !

Toutes les 15 secondes, un travailleur meurt d’un accident ou d’une maladie liés au travail, soit 2,78 millions de décès chaque année dans le monde. Et chaque année ce chiffre augmente. Ces accidents ont un impact psychologique important mais aussi représentent un fardeau économique énorme pour les entreprises et la société dans son ensemble, près de 4% du PIB mondial soit près 2 500 milliards d’euros.

Quelles exigences ?

Les principales exigences apportées par cette nouvelle norme sont :

  • Une prise en compte non seulement des dangers, des risques opérationnels et des exigences légales et réglementaires mais aussi – et ce qui est nouveau – du contexte global de l’entreprise et les besoins et attentes des travailleurs et des autres parties intéressées pour déterminer les risques et les opportunités en matière de santé et sécurité et ainsi mettre en place les actions nécessaires pour les prendre en compte.
  • Un engagement fort de la direction dans la démarche
  • Une consultation et une participation de l’ensemble des travailleurs dans le processus de prise de décision pour la détermination de ce qu’il est nécessaire de surveiller, de mesurer et d’évaluer en matière de santé et sécurité, des exigences en termes de compétence, besoins en formation, sur le choix de ce qu’il faut communiquer et la manière de le faire… mais aussi pour identifier, en collaboration avec les travailleurs, tous les sujets pour lesquels la participation ou la consultation doit être demandée.
  • Une démarche d’amélioration continue de la pertinence, de l’adéquation et de l’efficacité des processus mis en œuvre et du système de management de la santé et sécurité.
  • Une culture santé et sécurité développée et portée par la Direction

Cette nouvelle norme ISO 45001 s’inscrit dans la logique de la structure HLS définie dès 2012 mais réellement impulsée par la publication de l’ISO 9001 et l’ISO 14001 en 2015. Il est intéressant de pouvoir « apprendre » de ces deux expériences qui ont permis d’affiner la compréhension des nouvelles exigences « phares » sur les parties intéressées et les risques et opportunités et ainsi faciliter la mise en œuvre de l’ISO 45001 :2018.

Comment prendre en compte les besoins et attentes des parties intéressées dans les systèmes de management  ?

Une des exigences apportée par la structure HLS définie par l’ISO et qui de ce fait impacte toute les nouvelles normes de système de management dont l’ISO 9001:2015, l’ISO 14001:2015 et l’ISO 45001:2018 est la détermination des besoins et attentes des parties intéressées pertinentes. Et ce n’est pas au niveau des processus mais bien au niveau du système, c’est-à-dire, au niveau stratégique.

« Parties intéressées » : de quoi parle-t-on ?

Les parties intéressées sont des personnes ou groupes de personnes qui par leur action peuvent avoir un impact positif ou négatif sur votre activité, vos résultats, votre performance (que ce soit qualité, environnementaux et/ou santé et sécurité) ou que vous pouvez impacter par vos activités et/ou les actions de votre entreprise.

On y retrouve les clients, les prestataires externes et les fournisseurs mais aussi les actionnaires, les pouvoirs publics, les personnels, les banquiers, les médias, les voisins, les concurrents etc. Toutes ces entités n’ont pas le même pouvoir d’influence sur les résultats de l’organisme.

Par conséquent, il faut établir une liste nominative des parties intéressées et les classer par ordre d’importance de d’impact qu’elles peuvent avoir.

Prendre en compte leurs besoins et attentes

Ensuite il est demandé de déterminer leurs besoins et attentes afin d’y répondre pour pouvoir réduire la menace (un voisin pourra être moins agressif après sa participation à une réunion d’information ou à une journée porte ouverte) ou au contraire prendre en compte l’opportunité (faire d’un sous-traitant un véritable partenaire avec une journée découverte ou dans le cadre d’un audit) qu’elles peuvent apporter à l’entreprise.

Pour répondre à cette exigence, de nombreuses entreprises ont elles-mêmes déterminé les besoins et attentes de leurs parties intéressées lors de réunions internes. Au-delà de parler en leur nom, il est beaucoup plus pertinent d’écouter et de dialoguer avec ces personnes ou groupes de personnes pour connaitre leurs besoins et attentes réels et ainsi être d’autant plus pertinent et efficace dans les actions à mener pour gérer les risques et leurs opportunités qu’elles peuvent nous apporter. Il est important de mélanger des logiques quantitatives, qualitatives, à distance et en présentiel pour les parties intéressées internes ou à proximité (questionnaires, entretiens, focus groupes, forum ouverts,  etc.) pour récolter les besoins et les attentes de vos parties prenantes.

Quels sont les risques et les opportunités à intégrer pour alimenter les systèmes de management ? et comment s’y prendre…?

Une des autres exigences apportées par la structure HLS, dimensionnante pour les systèmes de management, découle de l’analyse des besoins et attentes des parties intéressées mais aussi du contexte de l’entreprise.

Il s’agit pour les entreprises d’analyser les besoins et attentes de leurs parties intéressées et de déterminer quels sont les risques et les opportunités que cela apportent pour l’activité et les performances de l’entreprise mais également pour l’atteinte de ses objectifs et donc à plus long terme la mise en œuvre de sa stratégie.

L’objectif de cette nouvelle approche sur les risques et les opportunités stratégiques exigée par les normes de système de management est d’apporter aux entreprises une aide à la décision pertinente dans le choix des actions appropriées à mener puis à intégrer dans les processus métier de l’entreprise. Cette approche s’inscrit dans la démarche d’amélioration continue de l’entreprise à laquelle la direction participe et qu’elle doit promouvoir.

Ce sont donc des risques et opportunités stratégiques dont il est question dans la structure HLS et non pas les risques opérationnels – issus de l’identification des dangers dans le cadre de systèmes de la santé et sécurité au travail – qui étaient déjà à évaluer et à maîtriser au niveau des processus métiers de l’entreprise dans le cadre de l’OHSAS 18001 : 2007 et qui restent d’actualité.

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Contactez Valérie, consultante experte en système de management chez Nicomak : [email protected] – 07 68 33 07 50