Charge de travail et RPS Crédit image : Photo de Andrea Piacquadio sur Pexels, coupée par Nicomak

Les risques psychosociaux (RPS) sont aujourd’hui des sujets majeurs de la vie au travail, dans les entreprises comme dans les administrations. Et la charge de travail dans son sens large n’y est pas pour rien. Quantité de travail, partage des tâches, organisation du travail, mode de management… Comment maîtriser la charge de travail et les RPS ?

Les enjeux liés aux risques psychosociaux

La santé mentale au travail est ou devrait être une préoccupation centrale des entreprises. En effet, les conséquences des RPS – les risques psychosociaux – pour l’entreprise et les salariés sont loin d’être minimes. 

Conséquences sur les collaborateurs et collaboratrices 

En abordant le sujet des RPS, nous avons toutes et tous en tête le fameux burn-out. Il s’agit de cet épuisement physique, émotionnel et mental qui fait tant parler de lui. Il peut survenir chez n’importe qui, suite à un investissement trop important et prolongé au travail. 

Mais les risques psychosociaux peuvent engendrer de nombreuses autres pathologies voire des accidents du travail. Ils peuvent causer des troubles émotionnels et du sommeil, entraînant des erreurs et une baisse de vigilance. Des troubles métaboliques, anxiodépressifs et cardio-vasculaires ou encore de l’hypertension ont aussi pu être observés dans ce genre de situation. 

Conséquences pour les entreprises

Bien sûr, ce qui impacte vos équipes se répercute sur l’organisation. 

  • absentéisme
  • baisse de productivité
  • grèves, mouvements sociaux, procédures judiciaires (dans le cas du harcèlement au travail notamment)
  • augmentation du turn over : vous risquez de perdre vos talents 
  • mauvaise ambiance au travail et donc baisse de la QVT, difficultés pour travailler en équipe et avancer ensemble, etc. 

Charge de travail et RPS : la démarche à éviter 

Lorsqu’il s’agit de risques psychosociaux, une démarche à éviter absolument est d’essayer d’expliquer le mal-être des collaborateurs par leur vie personnelle ou leur personnalité. Le risque est de se limiter à être une oreille attentive et bienveillante face à la souffrance de ses équipes, sans essayer d’en identifier les causes au sein de l’organisation. 

Et c’est bien ce que rappelle l’ANACT, l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail. Le meilleur moyen de maîtriser et prévenir les risques psychosociaux est de porter prioritairement l’accent sur les conditions et l’organisation du travail. Bien sûr, cela ne veut pas dire que des caractéristiques individuelles n’influencent jamais l’apparition des troubles psychosociaux. Cependant, les RPS trouvent souvent leurs causes dans l’organisation du travail : charge de travail, partage des tâches, manque de clarté dans l’organisation, mode de management à repenser, etc. Soulignons aussi qu’ils peuvent survenir lorsque le travail perd de son sens ou de ses valeurs. 

Lors de l’évaluation des RPS dans une organisation, la charge de travail est souvent absente ou trop vite mise de côté. Or, la charge de travail doit impérativement être prise en compte pour révéler la réalité du terrain.

Mieux évaluer la charge de travail 

La charge de travail réelle est rarement la même que la charge prescrite. Cela veut dire qu’il y a souvent une différence entre ce qu’indique la fiche de poste et la réalité du terrain lors du déroulement du travail. Il peut y avoir des imprévus, des ajustements et solutions à trouver, des collègues qui prennent en charge une partie du travail pour aider un.e collaborateur.ice, des recherches ou de la veille à effectuer, etc. 

Pour mieux évaluer la charge de travail et ainsi réduire les risques psychosociaux, il est essentiel de se défaire d’une vision simpliste et d’une mesure unique de la charge de travail. Il faut s’assurer au contraire de bien prendre en compte ce qui constitue réellement la charge de travail, c’est-à-dire :

  • le contenu du travail ;
  • l’organisation du travail ;
  • les multiples contraintes liées à l’activité ;
  • le travail administratif qui permet les tâches ;
  • la charge mentale et les responsabilités dues au travail ; 
  • les ressources disponibles ;
  • les modalités de coopération ;
  • la possibilité de corriger des erreurs ou trouver des solutions, etc.