L’occasion de structurer pleinement sa démarche

C’est généralement au rythme annuel qu’une entreprise publie son reporting. Elle y présente ses actions et résultats en ce qui concerne sa politique RSE. Désormais appelé Déclaration de Performance Extra-Financière suite à la transposition de la directive à l’échelle européenne en août 2017, la volonté est de clarifier et harmoniser les pratiques plus largement.

L’exercice repose notamment sur une exigence accrue vis-à-vis des politiques, actions sociales /sociétales et environnementales des entreprises dans un cadre international de transparence qui réclame notamment des efforts supplémentaires en matière de lutte contre le réchauffement climatique. A ce titre, une liste d’une vingtaine d’items environnementaux à renseigner y est désormais adjointe. Notons que la DPEF permet précisément de mettre en lumière la démarche Développement Durable de l’entreprise en la liant intimement à sa performance globale. Cette nouveauté est d’autant pertinente et cohérente qu’elle permet de réunir des rapports jusqu’ici rendus séparément. Le rapport intégré permet de mettre en avant l’impact économique des actions sociales et environnementales mises en place.

Concrètement, le rapport doit présenter en toute transparence les engagements pris par l’entreprise pour améliorer ou rendre positif l’impact de ses activités sur l’environnement et plus globalement sur l’écosystème économique et social auquel elle appartient. Il offre par ailleurs aux parties prenantes (salariés, fournisseurs, consommateurs, investisseurs, etc) la possibilité de mieux connaître l’ensemble de ces enjeux afin d’interagir avec l’entreprise de manière avisée.

Le reporting ne s’improvise pas. Il vient acter un long travail en amont qui aura clairement défini les éléments essentiels à la construction de la démarche, à savoir ; la définition de la gouvernance, l’identification des parties prenantes, les enjeux et la stratégie. Ces éléments doivent être clairement hiérarchisés pour établir un plan d’actions co-construit sous forme d’objectifs. Le reporting vient ainsi interroger et évaluer les implications stratégiques et les impacts des orientations prises sur le business model. Le reporting reprend précisément l’ensemble du travail entrepris en y couplant des indicateurs.

Qui est dans l’obligation de produire un reporting ?

Les modifications induites par la DPEF sur les typologies d’entreprises soumises à l’obligation de reporting sont menues. Ce sont à peu près les mêmes que précédemment, quelques changements au niveau des seuils et de la nature des activités ont légèrement faut bouger le curseur. Une nouveauté néanmoins, les PME cotées n’y sont plus soumises.

Sont finalement concernées les sociétés cotées avec un effectif supérieur à 500 employés, un bilan supérieur à 20 millions d’euros ou un chiffre d’affaires excédant 40 millions d’euros, les sociétés non cotées avec le même effectif d’employés mais avec un bilan ou chiffre d’affaires excédant 100 millions d’euros. Par ailleurs, les établissements exerçant une activité de crédit, assurance, mutuelle, prévoyance sont également soumis à l’obligation de déclaration, selon leur forme juridique et conformément aux seuils définis.

Pour les sociétés dépassant certains seuils, définis par décret, le reporting extra financier doit être vérifié par un organisme tiers. Les filiales sont quant à elles exemptées de publication.

Enfin, notons que des entreprises non-soumises font néanmoins le choix de s’y soumettre volontairement, preuve d’un engagement actif dont elles sont convaincues des bienfaits.

Un exercice vertueux à plusieurs égards

Il est bien entendu plus intéressant pour l’entreprise d’avoir une démarche RSE pro-active et de produire un reporting avec conviction plutôt que de devoir subir l’obligation.

Car cette obligation légale a pour objectif d’améliorer la transparence de l’activité de l’entreprise et de prouver que mettre en place de bonnes pratiques en la matière constitue une véritable opportunité de générer de la valeur ajoutée. Le reporting fait état des résultats amenés par les efforts entrepris. Les indicateurs constituent une preuve concrète pour les collaborateurs que le travail mené porte ses fruits. Il amène la preuve que les pratiques ont des conséquences que l’on est capable d’ajuster et de corriger en améliorant l’ensemble des politiques et des processus internes.

La démonstration est bien entendu valable vis à vis de l’ensemble des parties prenantes. Si la démarche a été véritablement co-construite avec l’ensemble des acteurs en interaction directe ou indirecte avec l’entreprise, le contenu du reporting ne devrait pas les surprendre. En revanche, tous seront satisfaits de voir que les objectifs sont tenus et que les changements s’opèrent.

De ce fait, les parties prenantes peuvent faire des choix plus éclairés vis-à-vis de l’entreprise. Le reporting étant un motif de confiance supplémentaire, les investisseurs sont rassurés car ils estiment pouvoir anticiper les risques, certaines entreprises déclencheront plus facilement des collaborations et les consommateurs seront rassurés quant à leurs achats. De leur côté, les collaborateurs s’impliqueront auprès d’une entreprise qui donnera un sens supplémentaire à leur engagement.

Enfin, la notion de transparence est sous-jacente à la démarche du reporting. L’entreprise livre sa vision, les efforts qu’elle est en mesure d’entreprendre ; elle se rend publique. Ainsi, le reporting prend acte pour le futur et contribue à l’écriture de l’avenir de l’entreprise sur sa création de valeurs à long terme.