Dans un mois nous célébrerons la fête du travail. Connue de tous pour son jour férié et ses bouquets de muguets, la fête du travail du 1er mai se démarque par son histoire forte. On la nommait autrefois « la fête des travailleurs et des travailleuses ». Explications.

Les origines de la fête du travail

L’histoire de la fête du travail débute le 5 septembre 1882 aux États-Unis, à New-York, par l’organisation d’une parade de travailleurs. Quatre ans plus tard, l’histoire se répète. Le même jour les syndicats de Chicago organisent une imposante manifestation. Des milliers d’ouvriers s’y retrouvent dans l’espoir d’obtenir des journées de travail de 8 heures. La manifestation prend une tournure dramatique suite à l’intervention de la police, et se solde par un mort et plusieurs blessés.

C’est par références à cet événement outre-atlantique qu’on organise un grand rassemblement à Paris le 1er mai 1890. La manifestation revendique à son tour le droit aux journées de travail de 8 heures. Le succès de cette manifestation amènera à ancrer le 1er mai comme une date de manifestation nationale en France.

En 1894, aux États-Unis, le président Cleveland déclare officiellement la mise en place d’un jour férié, nommé « journée nationale du travail ». On décide qu’il aura lieu le premier lundi du mois de septembre, en l’honneur des travailleurs ayant paradé en septembre 1882.

Ce n’est qu’en avril 1919 que le gouvernement français vote la journée de travail de 8 heures. Les parlementaires décident dans le même temps de faire du 1er mai suivant une journée dite chômée. Cependant, ce n’est qu’au cours de la deuxième guerre mondiale que  le 1er mai devient officiellement un jour férié. On nomme cette date « la Fête du Travail ». Le 1er mai redeviendra rapidement un jour travaillé après la Libération, et ce n’est qu’en 1947 que le Ministre Ambroise Coizat, alors Ministre du travail, réactualise le 1er mai comme un jour férié payé.

La fête du travail à travers le monde

Si en Allemagne, au Luxembourg, en Belgique ainsi qu’en Amérique Latine, le 1er mai demeure un jour férié en l’honneur des travailleurs, ce n’est pas le cas pour tous les pays.

Habituellement, en Suisse et aux Pays-Bas, le 1er mai est un jour de travail ordinaire. Quelques rares entreprises concèdent cependant à leurs employés une journée de congé. Au Royaume Unis il existe bien une fête du travail, mais elle a lieu le premier lundi de mai pour permettre aux salariés de bénéficier d’un weekend prolongé.

Enfin, dans certains pays, la fête du travail donne lieu à de véritables festivités. Au Japon, il n’existe pas de fête du travail à proprement parler. La première semaine du mois de mai, appelée « la semaine dorée », est une semaine en partie chômée. De nombreuses festivités rythment la semaine. De la même manière, au Paraguay, le 1er mai est une grande journée de célébration des travailleurs, qui sont traditionnellement invités par leurs patrons à un repas convivial.

Pourquoi offrir du muguet le 1er mai ?

Précédant l’Histoire socialiste du 1er mai, la coutume voulait que l’on offre du muguet aux êtres aimés pour que la bonne chance les accompagne.

Avant la seconde guerre mondiale, l’églantier rouge était le symbole des contestations sociales du 1er mai en France. C’est sous le gouvernement de Vichy que le muguet devint emblème de cette journée, l’églantier symbolisant un socialisme mal venu en ces temps de crise. De plus, le muguet était en fleurs à cette période de l’année.

Le 1er mai: repos et devoir de mémoire

Il est bien plaisant de célébrer le 1er mai en France pour sa symbolique de repos et de fleurs. Mais il est aussi essentiel d’y valoriser la conservation des acquis sociaux français. Le 1er mai est  l’occasion d’un weekend prolongé pour profiter du printemps. C’est aussi  un symbole fort des acquis sociaux obtenus par les générations précédentes. Il est important de conserver cette mémoire commune en partageant par exemple l’histoire du 1er mai sur notre lieu de travail.