Lutter contre l’homophobie et la transphobie en entreprise
Arborer un drapeau LGBTQIA+ lors du mois et de la marche des fiertés, c’est bien. Mais si ce n’est pas suivi par des actions concrètes pour lutter contre l’homophobie et la transphobie en entreprise, alors cela reste plutôt de l’ordre de l’opération de communication ou de marketing. Dans cet article, on vous donne des pistes pour lutter concrètement contre l’homophobie et la transphobie dans votre entreprise.
Homophobie et transphobie au travail : que dit la loi ?
L’homophobie et la transphobie, comme les autres types de discrimination, sont punies par la loi. Il s’agit d’un élément qu’il est toujours bon de rappeler en entreprise. D’autant que ce type de discrimination serait en hausse. En effet, la troisième édition du baromètre sur l’inclusion des personnes LGBTQIA+ indique qu’un tiers des personnes concernées aurait été “victime d’au moins une agression LGBTphobe dans son organisation”. C’est + 4 points par rapport au rapport de 2020.
Le droit français fait la distinction entre la discrimination directe et la discrimination indirecte. Les deux sont prohibées. Ainsi, est interdite « toute manifestation de mépris, de rejet ou de haine envers une personne ou un groupe de personnes en raison de son orientation sexuelle ou de son identité de genre, réelle ou supposée. Elle peut prendre de multiples formes : de la moquerie aux violences physiques ou sexuelles, en passant par les insultes, la diffamation, les menaces, l’outing, l’appel à la discrimination, à la haine ou à la violence, le harcèlement, les discriminations, voire le meurtre ».
Les victimes de discriminations homophobes et transphobes (et plus largement LGBTphobes) peuvent contacter la police/gendarmerie, le bureau d’aide aux victimes du tribunal judiciaire ou signaler les faits au défenseur des droits.
Les sanctions encourues
Devant les juridictions pénales, l’auteur.e de la discrimination encourt une peine de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende (article 225-2 du Code pénal). S’il ou elle est agent du service public (mairie, préfecture, Pôle emploi,…) et a commis les faits dans le cadre de ses fonctions, les peines peuvent aller jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.
La victime peut aussi se constituer partie civile. Elle peut alors recevoir des dommages et intérêts en réparation du préjudice subi.
Un management pour lutter contre l’homophobie et la transphobie
Le management de l’organisation a un rôle majeur à jouer dans la lutte contre les discriminations homophobes et transphobes. En effet, c’est notamment son rôle de favoriser un espace de travail inclusif. Les modes d’actions peuvent être les suivant :
- Relayer l’implication de la Direction Générale auprès de l’équipe. Transmettre un message d’inclusion et de lutte contre les discriminations doit se faire à tous les niveaux de l’entreprise. Il est essentiel de faire porter un message d’inclusion à la Direction, et de le promouvoir.
- Tester les discriminations et biais cachés les plus répandues dans votre entreprise. Cela vous permettra de mieux les comprendre pour mieux les combattre. Pour cela, l’outil de sondage anonyme Divertik est à votre disposition.
- Remettre l’humain au centre de la question. Envisagez de faire intervenir des personnes extérieures à l’entreprise chargées de sensibiliser vos équipes. Ainsi, les collaborateurs sont plus ouverts au dialogue et osent davantage poser des questions. A terme, ils développent une plus grande empathie et adoptent des comportements naturellement plus respectueux et inclusifs.
- Rédiger une charte d’engagement contre les discriminations LGBTphobes.
- Adopter une communication inclusive. Les mots ont un poids. Assurez-vous de ne pas relayer de stéréotypes afin que toutes et tous se sentent inclus.
- N’avoir aucune tolérance pour les comportements homophobes et transphobes. Le Manager a aussi pour rôle de soutenir les personnes victimes de discriminations. Et cela passe par une tolérance zéro pour ce genre de comportement.
- Être à l’écoute des personnes concernées. Sans jamais être sur la défensive.
- Appuyez-vous sur des expertes et experts, notamment les associations de défense des droits LGBTQIA+.